« La logistique des chantiers est-elle prête à être bouleversée ? »

Tuesday
18
April
2023
Le secteur de la construction dépend fortement de véhicules pour se déplacer mais cela entraîne des déplacements vides, une congestion et un coût élevé pour le stationnement. Les réglementations environnementales rendent difficile l'achat de véhicules électriques neufs, ce qui complique les options de transport. Pour améliorer la mobilité dans le BTP, une réinvention profonde est donc nécessaire.

Le sujet de la mobilité en zone urbaine est devenu crucial pour la société. Il y a encore peu de temps, le Grand Paris se vantait de vouloir éliminer le diesel d'ici 2024 et d'autres grandes villes lui emboitaient le pas. Mais malheureusement, pour la santé des habitants de ces villes, l'interdiction du diesel a été reportée.

Il peut sembler impossible de changer nos habitudes de mobilité, mais en réalité, il est nécessaire de revoir notre vision globale d’une mobilité encore trop axée sur la possession d'un véhicule personnel. Pour des professions traditionnelles comme le BTP, cette dépendance peut en effet causer des réticences face au changement, estime Guillaume Fournier, CEO de Supervan.

80% de trajets vides

Les professionnels du BTP et les artisans se déplacent quotidiennement en utilisant des véhicules utilitaires pour se rendre sur leurs chantiers. Cependant, ces véhicules effectuent le plus souvent des trajets vides : dans 80% des cas, leur principale utilisation étant le transport de personnes. En outre, la congestion des villes a un impact considérable sur leur productivité, avec 4,5 mois par an perdus pour les entreprises.

En plus de la circulation difficile, le stationnement intense en zone urbaine est également un coût important pour les entreprises du BTP. Malgré les cartes de stationnement professionnelles, le coût des amendes est estimé à près de 600 euros par mois directement comptabilisés dans les devis vu leur systématisme. De fait, les places de parking sont de plus en plus rares dans les villes, avec un tiers des véhicules en circulation en recherche d'une place.

Des habitudes de conduite à repenser

Les priorités réglementaires en matière d'environnement et de réduction de la pollution affectent les habitudes de conduite. Malgré cela, près de 30% des véhicules légers en France sont encore classés Crit'air 4 ou 5 (selon les données de RSVERO). La mise en place de la vidéo-verbalisation automatique en 2023 devrait toutefois inciter les propriétaires de ces véhicules à respecter les interdictions en vigueur.

Pour répondre aux normes environnementales, il est tentant de penser à l'achat de véhicules neufs roulant au gaz ou électriques. Cependant, il n'y a actuellement aucun constructeur qui propose des véhicules utilitaires essence hybrides. De plus, les véhicules électriques coûtent environ 70% plus cher que les versions thermiques, sans compter les coûts d'installation de bornes de recharge. Sans marché mature de l'occasion, l'achat neuf reste donc la seule option pour s'équiper en véhicules performants. Malheureusement, les PME et les artisans n'ont souvent pas les fonds propres oula capacité d'emprunter pour se les procurer. En outre, seulement 3% des ventes de véhicules utilitaires légers en Europe sont électriques actuellement, ce qui entraîne des délais d'attente de plus d’un an pour ce type de véhicule.

La location ponctuelle de véhicules peut sembler quant à elle une solution pour répondre aux nouvelles normes, car elle permet de changer de modèle en fonction des besoins. Néanmoins, cette option présente des inconvénients tels qu'une perte de productivité en raison des déplacements nécessaires pour récupérer et restituer le véhicule, des coûts liés à la conduite, la manutention et le stationnement, ainsi qu'une flexibilité moins importante qu'avec un véhicule personnel.

La mobilité dans le BTP va changer

Pour améliorer durablement la productivité et réduire la pollution, il ne suffit pas d'utiliser de nouveaux véhicules ou de les louer ponctuellement. Le secteur du BTP doit se réinventer en profondeur et abandonner des pratiques obsolètes. Il est indéniable que la mobilité dans le BTP va évoluer, et il n'y a jamais eu de meilleur moment pour cela qu'aujourd'hui.

La digitalisation et la livraison professionnelle ont un impact sur les habitudes d'approvisionnement de matériaux. En effet, il est maintenant possible d’externaliser ses besoins logistiques entièrement tout en réduisant les coûts. Des services tels que la livraison de matériaux en 2 heures (Supervan) ou l'enlèvement des déchets de chantiers sur demande (Endless) permettent ainsi de répondre à un besoin en quelques clics via un site web ou une application. Dans ces circonstances, la possession d'un véhicule utilitaire peut devenir superflue.

Il est maintenant possible d'envisager des alternatives comme les transports en commun ou les deux roues électriques pour se déplacer sur les chantiers, contrairement à il y a quelques années. Les professionnels les plus à jour poussent déjà leurs employés à utiliser ces options, qui sont plus rapides que les voitures ou les camions en raison de la densité de la ville.

Le secteur du BTP se doit donc de relever un défi considérable, mais pas impossible, en réinventant ses habitudes pour une amélioration durable et moins polluante. La transition réelle ne consiste pas seulement à réduire l'impact environnemental, mais plutôt à changer des habitudes profondément enracinées. Il est possible de concilier les exigences environnementales et les réalités économiques en utilisant de nouveaux services digitaux qui offrent une alternative réelle, à condition d'être disposé à changer ses habitudes. Les professionnels du BTP devront être agiles et adaptables dans un monde en constante évolution: ce sera leur défi dans les années à venir.

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