Les conséquences du changement climatique se font de plus en plus visibles dans notre quotidien. Il est donc normal et indispensable de faire notre part pour réduire l’empreinte carbone de notre activité.
Supervan est un commissionnaire de transport avec une activité logistique intense, en plus de tous les sujets relatifs à ses activités commerciales traditionnelles (bureaux, numérique, achats & supports, etc.). Notre objectif principal concerne donc la réduction de l’empreinte carbone du transport routier.
Mais avant de pouvoir engager des moyens pour y arriver, nous devons dans un premier temps mesurer cet impact environnemental. Se pose alors la question du bilan à effectuer. Deux solutions existent : le bilan carbone et le bilan d’émissions de gaz à effet de serre (bilan GES). Les deux ont une démarche similaire : comptabiliser les gaz à effet de serre émis par les activités d’une organisation mais ils diffèrent dans la définition du périmètre de comptabilisation de ces émissions.
Méthodologie
Qu'est-ce qu'un bilan carbone ?
Le bilan carbone est une méthodologie de quantification définie en 2004 par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Il prend en compte en compte l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes d’une entreprise*. Pour simplifier et permettre de rendre comparable l’impact de l’ensemble de ces différentes émissions de gaz sur l’environnement, le bilan carbone les calcule en équivalent CO₂ (CO₂eq).
Un bilan carbone est ainsi calculé en tonnes d’équivalent CO₂ (tCO₂eq). 1 tCO₂eq équivaut par exemple à rouler 5181 km en voiture ou à fabriquer 848 livres de poche. En 2021, l’empreinte carbone moyenne d’un Français était de 9,52 tCO₂eq.
Pour aboutir à ce résultat, la méthode de calcul du bilan carbone d’une entreprise couvre 3 périmètres différents, les scopes 1, 2 et 3 :
- Scope 1 : l’impact direct des équipes, des bureaux et des véhicules détenus en propre
- Scope 2 : l’impact indirect de la consommation d'électricité, de vapeur, chaleur ou froid
- Scope 3 : la prise en compte de toutes les émissions de GES qui pourraient avoir lieu en amont ou en aval des activités, comme les émissions liées à la production de véhicules, des bâtiments possédés, le transport de matière ou encore les déchets générés.
Qu'est-ce qu'un bilan GES ?
De son côté, le bilan GES est une disposition réglementaire, obligatoire depuis 2010 pour les entreprises de plus de 500 salariés, qui les oblige à publier un bilan GES tous les 4 ans.
A la différence du bilan carbone, le bilan GES impose uniquement la comptabilisation des scopes 1 et 2. Il est seulement recommandé de prendre en compte le scope 3.
Notre choix
Avec sa prise en compte des 3 scopes, le bilan carbone représente donc la façon la plus complète de réaliser un bilan. En outre, sa démarche volontariste - en particulier pour les entreprises de moins de 500 salariés et sa prise en compte obligatoire du scope 3 - souligne l’engagement réel des entreprises qui décident de le comptabiliser.
C’est pour cela que nous avons opté pour cette méthode pour notre premier bilan d’émission de GES, que nous avons réalisé avec l’aide de l’entreprise Carbo.
Nous avons ainsi pu mesurer l’empreinte carbone liée à l’ensemble de nos activités : du transport pour se rendre au bureau, jusqu’à nos achats de fournitures et notre gestion des déchets, en passant par l’énergie utilisée pour faire fonctionner nos ordinateurs ou l’impact de nos repas du déjeuner…
Enseignements
Pour l’année 2021, notre bilan carbone est donc de 590 tCO₂eq, soit 23 tCO₂eq par salarié.
Dans le détail, il peut se décomposer ainsi :
On le voit, l’essentiel de notre bilan carbone est constitué de la part du scope 3 (les émissions de GES ayant lieu en amont ou en aval de nos activités), c’est-à-dire les véhicules de partenaires transporteurs. Dans ce scope, on compte à la fois la fabrication mais aussi la consommation réelle de chaque type de véhicule, en fonction de son chargement.
En 2021, cette flotte était principalement composée des types de véhicules suivants :
- Renault Trafic L1H2 ou L2H1 (6m3)
- Renault Trafic L2H2 (9m3)
- Renault Master L3H2 (12 m3)
- Iveco Daily FIC 3L 180 HP (20 m3)
- Volkswagen e-Crafter 35 L3H3 (12 m3)
- Renault Kerax 380 DXI (poids lourd plateau avec bras grue)
Pour calculer la valeur de ce scope 3, nous avons choisi de creuser plus profondément et de ne pas nous satisfaire des données standards en matière de véhicules. Avec l’expert Carbo, nous sommes donc repartis de la consommation réelle constatée pour chacun de ces types de véhicule, en fonction de son chargement. Nous avons ainsi recalculé chaque facteur d’émission, en utilisation comme en fabrication, afin d’arriver au calcul le plus juste possible des émissions de gaz à effet de serre.
Dans le détail, pour chacune des catégories détaillées dans notre bilan carbone, la répartition des tCO₂eq s’effectuent ainsi :
Usage numérique
Les émissions de CO₂ issues de l’usage numérique sont générées par la consommation électrique :
- Des appareils, ordinateurs ou téléphones, qui consomment nos services et contenus via notre site et notre application
- Des réseaux par lesquels transitent les données affichées à nos utilisateurs
- Des serveurs hébergeant nos données et notre code source et répondant aux requêtes des utilisateurs.
Opérations
Cette catégorie estime les émissions des opérations liées à la mise à disposition de nos services à nos clients. L’analyse porte sur deux axes :
- Les échanges d'informations en interne : messageries internes, outils et logiciels utilisés pour nos opérations (CRM, gestion de projet, etc.)
- La communication externe : emailings, publicité en ligne et physique, réseaux sociaux, etc.
Achats & support
Les émissions de CO₂ de cette catégorie sont générées par l’achat de produits finis et de prestations de service.
Bureaux
Cette catégorie distingue deux grandes rubriques pour calculer les émissions associées aux bureaux que nous louons :
- L'amortissement de leur construction
- Leur utilisation (les émissions associées aux consommations d'aliments, de ressources, d'énergies et de déchets ainsi qu'à l'entretien courant des locaux)
Déplacements
Les émissions de CO₂ issues des déplacements comprennent l'empreinte des déplacements quotidiens domicile-travail et professionnels de nos collaborateurs :
- Individuellement, par exemple en voiture pour nos commerciaux en région
- En transports publics
- En train, essentiellement entre Paris et les régions
Objectifs
Sur la base de ce premier bilan carbone, nous pouvons désormais tirer des conclusions et réfléchir à la mise en œuvre de plusieurs objectifs, comme le souligne notre programme RSE.
La première conclusion est que nous devons continuer à travailler avec nos principaux transporteurs partenaires pour améliorer l’impact environnemental de leurs livraisons. Nous intervenons ainsi pour leur proposer les trajets les plus courts, leur permettant de livrer les clients les plus proches de leur position.
Nous les accompagnons également en facilitant leur accès à des véhicules électriques en ce qui concerne les véhicules utilitaires légers, et à des véhicules roulant au bioGNV pour les poids lourds. Notre activité permet ainsi de remplacer les vieux véhicules diesel encore en circulation par des véhicules plus récents et plus propres.
Supervan fait aussi maintenant partie du programme EVcom de l’Ademe. Dispositif d’engagement volontaire, ce programme demande aux commissionnaires un engagement de mise en œuvre de moyens et un objectif de résultat sous 3 ans.
L’objectif que nous nous fixons est donc de réduire de 15% de l’empreinte carbone des véhicules utilitaires de nos prestataires, d’ici à 2025. Cet engagement nous permet également de répondre aux enjeux de santé publique liés à la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) en milieu urbain.
Dans nos bureaux, nous allons par ailleurs continuer à sensibiliser nos collaborateurs aux gestes éco-responsables et de recyclage. A Paris ou en région, nous poursuivrons nos efforts à tous les niveaux, que cela concerne la climatisation et le chauffage, les impressions papiers ou l’éclairage. De même, nous continuerons à favoriser l’emploi des mobilités douces ou électriques et à encourager les modes de travail collaboratifs ou le télétravail.
Enfin, notre infrastructure technique poursuivra sa démarche d’adaptation dynamique au besoin réel en désactivant automatiquement les environnements et serveurs informatiques qui ne sont pas utilisés. Nous ciblons ici un objectif d’une réduction de 10% de la consommation des bureaux et serveurs informatiques, d’ici à 2025.
L'évaluation et l'optimisation de ce qui peut l'être sont les premières étapes pour nous permettre d'atteindre ces deux objectifs. Ce bilan carbone 2021 pose donc la première pierre de notre démarche.
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*Parmi ces gaz à effet de serre, on compte la vapeur d'eau (H₂O), le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N₂O), l'ozone troposphérique (O3), perfluorocarbures (PFC), les hydrofluorocarbures (HFC), les particules fines (PM) ou l'hexafluorure de soufre (SF6).
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